Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/268

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ce matin… de très-bonne heure ;… elle est allée à la campagne pour… pour affaires ;… elle ne reviendra que dans quelques jours ;… ainsi, pour aujourd’hui, vous ferez bien de vous lever toutes seules.

— Cette bonne madame Augustine !… reprit la voix de Blanche avec intérêt. Ce n’est pas quelque chose de fâcheux pour elle qui l’a fait s’en aller si vite, n’est-ce pas, Dagobert ?

— Non, non, pas du tout ; c’est pour affaires, répondit le soldat, pour voir… un de ses parents…

— Ah ! tant mieux, dit Rose. Eh bien ! Dagobert, quand nous t’appellerons, tu pourras entrer.

— Je reviens dans un quart d’heure, dit le soldat en s’éloignant.

Puis il pensa :

— Il faut que je chapitre cet animal de Jocrisse, car il est si bête et si bavard, qu’il peut tout éventer.

Le nom du niais supposé servira de transition naturelle pour faire connaître la cause de la folle gaieté des deux sœurs : elles riaient des nombreuses jeannoteries de ce lourdaud.

Les deux jeunes filles s’étaient levées et habillées en se servant mutuellement de femme de chambre. Rose avait coiffé et peigné Blan-