Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/275

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Dagobert pour lui couper la parole ; si madame Augustine t’entendait…

— Pauvre gouvernante, si douce, si timide !… reprit Blanche.

— Quelle peur tu lui ferais !

— Oui, dit Dagobert en tâchant de cacher son embarras renaissant ; mais elle ne nous entend pas, puisqu’elle est… partie pour la campagne.

— Bonne et digne femme, reprit Blanche avec intérêt, elle nous a dit, à propos de toi, un mot bien touchant qui peint son excellent cœur.

— Certainement, reprit Rose, en nous parlant de toi, elle nous disait : « Ah ! mesdemoiselles, auprès de l’affection de M. Dagobert, je sais que mon attachement si récent doit vous paraître bien peu de chose, que vous n’en avez pas besoin, et pourtant je me sens le droit de me dévouer aussi pour vous. »

— Sans doute, sans doute, c’était… c’est un cœur d’or, dit Dagobert.

Puis il ajouta tout bas :

— C’est comme un fait exprès, voilà qu’elles mettent la conversation sur cette pauvre femme…

— Du reste, mon père l’a bien choisie, reprit Rose, elle est veuve d’un ancien militaire qui a fait la guerre avec lui.