Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/324

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à son passage, le mord, le déchire… et tombe enfin dans d’horribles convulsions.

— Ah ! vous avez raison, c’est affreux… Et malgré tous les secours, la victime de Morok… ?

— Est morte cette nuit au milieu de souffrances atroces, car l’émotion avait été si violente, qu’une fièvre cérébrale s’est aussitôt déclarée.

— Et Morok, est-il mort ?

— Je ne sais pas… On a dû le transporter hier dans un hôpital, après l’avoir garrotté pendant l’état d’affaissement qui succède ordinairement à ces crises violentes ; mais en attendant qu’il pût être emmené d’ici, on l’a enfermé dans une chambre haute de cette maison.

— Mais il est perdu.

— Il doit être mort… Les médecins ne lui donnaient pas vingt-quatre heures à vivre.

Les interlocuteurs de cet entretien se tenaient dans une antichambre située au rez-de-chaussée où se réunissaient ordinairement les personnes qui venaient offrir volontairement leur aide et leurs concours.

D’un côté, cette pièce communiquait avec les salles de l’ambulance, de l’autre avec le vestibule dont la fenêtre s’ouvrait sur la cour.

— Ah ! mon Dieu ! dit l’un des deux interlocuteurs en regardant à travers la croisée,