Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/325

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voyez donc quelles charmantes jeunes personnes viennent de descendre de cette belle voiture ; comme elles se ressemblent ! En vérité une pareille ressemblance est extraordinaire.

— Sans doute ce sont deux jumelles… Pauvres jeunes filles ! elles sont vêtues de deuil… Peut-être ont-elles à regretter un père ou une mère ?

— L’on dirait qu’elles viennent de ce côté.

— Oui… elles montent le perron…

Bientôt, en effet, Rose et Blanche entrèrent dans l’antichambre, l’air timide, inquiet, quoiqu’une sorte d’exaltation fébrile et résolue brillât dans leurs regards.

L’un des deux hommes qui causaient ensemble, touché de l’embarras des jeunes filles, s’avança vers elle et leur dit d’un ton de politesse prévenante :

— Désirez-vous quelque chose, mesdemoiselles ?

— N’est-ce pas ici, monsieur, reprit Rose, l’ambulance de la rue du Mont-Blanc ?

— Oui, mesdemoiselles.

— Une dame nommée madame Augustine du Tremblay a été, nous a-t-on dit, amenée ici il y a deux jours, monsieur. Pourrions-nous la voir ?

— Je dois vous faire observer, mademoiselle, qu’il y a quelque danger… à pénétrer dans les salles des malades.