Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/337

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encadrées, séparaient les trumeaux de fenêtres à travers lesquelles on apercevait les fraîches pelouses d’un riant jardin que les premières pousses de mai verdissaient déjà.

Au milieu de ce luxe, de ces lambris dorés, sur un parquet de bois précieux, richement incrusté, l’on voyait symétriquement disposées quatre files de lits de toutes formes, provenant aussi de dons volontaires, depuis l’humble lit de sangle jusqu’à la riche couchette d’acajou sculpté.

Cette longue salle avait été partagée en deux dans toute sa longueur par une cloison provisoire de quatre à cinq pieds de hauteur ; l’on s’était ainsi ménagé la faculté d’établir quatre rangées de lits ; cette séparation s’arrêtait à quelque distance des deux extrémités de ce salon ; à cet endroit, il conservait toute sa largeur ; dans cet espace réservé l’on ne voyait pas de lits ; là se tenaient les servants volontaires, lorsque les malades n’avaient pas besoin de leurs soins ; à l’une de ces extrémités était une haute et magnifique cheminée de marbre, ornée de bronze doré ; là, chauffaient différents breuvages ; enfin, comme dernier trait à ce tableau d’un si singulier aspect, des femmes, appartenant aux conditions les plus diverses, se chargeaient volontairement de soigner tour à