Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/338

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tour ces malades, dont les sanglots, les gémissements étaient toujours accueillis par elles avec de consolantes paroles de commisération et d’espérance.

Tel était l’endroit à la fois bizarre et lugubre dans lequel Rose et Blanche, se tenant par la main, entrèrent quelque temps après que Gabriel eut déployé un courage si héroïque dans sa lutte contre Morok.

La sœur Marthe accompagnait les filles du maréchal Simon ; après leur avoir dit quelques mots tout bas, elle indiqua à chacune d’elles un des côtés de la cloison où étaient rangés des lits, puis se dirigea vers l’autre extrémité de la salle afin de donner quelques ordres.

Les orphelines, sous le coup de la terrible émotion causée par le péril dont Gabriel les avait sauvées à leur insu, étaient d’une excessive pâleur ; néanmoins une ferme résolution se lisait dans leurs yeux. Il s’agissait non-seulement pour elles d’accomplir un impérieux devoir de reconnaissance, et de se montrer ainsi dignes de leur valeureux père ; il s’agissait encore pour elles du salut de leur mère dont la félicité éternelle pouvait dépendre, leur avait-on dit, des preuves de dévouement chrétien qu’elles donneraient au Seigneur. Est-il besoin d’ajouter que la princesse de Saint-Di-