Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/427

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— Tout au plus, répondit la Sainte-Colombe, qui paraissait en proie à une vive curiosité ; mais c’est tout de même bien farce, ce que vous me dites là… mon gros bibi ! (La Sainte-Colombe était, on le voit, déjà sur un pied de douce familiarité avec l’écrivain religieux).

— Farce… n’est peut-être pas le mot tout à fait propre, ma digne amie, fit Nini-Moulin d’un air confit ; c’est touchant… intéressant, que vous vouliez dire… car si vous pouvez retrouver d’ici à demain la personne en question…

— Diable… d’ici à demain, mon fiston, s’écria cavalièrement la Sainte-Colombe, comme vous y allez ! voilà plus d’un an que je n’ai entendu parler d’elle… Ah ! si… pourtant, Antonia, que j’ai rencontrée il y a un mois, m’a dit où elle était.

— Alors… par le moyen auquel vous aviez d’abord pensé, ne pourrait-on pas la découvrir ?

— Oui… gros bibi, mais c’est joliment sciant, ces démarches-là, quand on n’en a pas l’habitude…

— Comment ! ma belle amie ! vous si bonne, vous qui travaillez si fort à votre salut… vous hésitez devant quelques démarches… désagréables… soit, lorsqu’il s’agit d’une action exem-