Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/457

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redoubla, et bientôt Djalma, n’ayant plus la force de faire un mouvement, s’appuya contre la boiserie[1].

Alors il advint une chose étrange :

Une faible lueur se répandant graduellement dans une pièce voisine, Djalma, plongé dans une hallucination complète, s’aperçut de l’existence d’une sorte d’œil-de-bœuf qui prenait ou donnait du jour dans la chambre où il se trouvait.

Du côté du prince, cette ouverture était défendue par un treillis de fer aussi léger que solide, et qui à peine interceptait la vue ; de l’autre côté, une épaisse vitre de glace, placée dans l’épaisseur de la cloison, était éloignée du treillis de deux à trois pouces.

La chambre, qu’à travers cette ouverture Djalma vit ainsi éclairée faiblement d’une lueur douce, incertaine et voilée, était assez richement meublée.

  1. Voir les effets étranges du wambay, gomme résineuse provenant d’un arbuste de l’Himalaya, dont la vapeur a des propriétés exhilarantes d’une énergie extraordinaire et beaucoup plus puissantes que celle de l’opium, du hachich, etc. On attribue à l’effet de cette gomme l’espèce d’hallucination qui frappait les malheureux dont le prince des assassins (le vieux de la Montagne) faisait les instruments de ses vengeances.