Tout est calme, silencieux au dehors.
Il est à peine onze heures du soir.
La porte d’ivoire opposée à celle qui conduit à la salle de bains s’ouvre lentement…
Djalma paraît.
Deux heures se sont écoulées depuis qu’il a commis un double meurtre, et qu’il croit avoir tué Adrienne dans un accès de jalouse fureur.
Les gens de mademoiselle de Cardoville, habitués à voir venir Djalma chaque jour, et qui ne l’annonçaient plus, n’ayant pas reçu d’ordre contraire de leur maîtresse, alors occupée dans l’un des salons du rez-de-chaussée, n’ont pas été surpris de la visite de l’Indien.
Jamais celui-ci n’était entré dans la chambre à coucher de la jeune fille ; mais sachant que l’appartement particulier qu’elle occupait, se trouvait au premier étage de la maison, il y était facilement arrivé.
Au moment où il entra dans ce sanctuaire virginal, la physionomie de Djalma était assez calme, tant il se contraignait puissamment ; à peine une légère pâleur ternissait-elle la brillante couleur ambrée de son teint… Il portait ce jour-là une robe de cachemire pourpre rayée d’argent, de sorte que l’on n’apercevait pas plusieurs taches de sang qui avaient jailli sur l’é-