Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/467

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toffe lorsqu’il avait frappé la jeune fille aux cheveux d’or et Agricol Baudoin.

Djalma ferma la porte sur lui, et jeta au loin son turban blanc, car il lui semblait qu’un cercle de fer brûlant étreignait son front ; ses cheveux d’un noir bleu encadraient son pâle et beau visage ; croisant ses bras sur sa poitrine, il regarda autour de lui… Lorsque ses yeux s’arrêtèrent sur le lit d’Adrienne, il fit un pas, tressaillit brusquement, et son visage s’empourpra ; mais, passant sa main sur son front, il baissa la tête, et demeura quelques instants rêveur et immobile comme une statue…

Après quelques instants d’une morne et sombre méditation, Djalma tomba à genoux en levant sa tête vers le ciel.

Le visage de l’Indien, ruisselant alors de larmes, ne révélait aucune passion violente ; on ne lisait sur ses traits, ni la haine, ni le désespoir, ni la joie féroce de la vengeance assouvie ;… mais si cela peut se dire, l’expression d’une douleur à la fois naïve et immense…

Pendant quelques minutes les sanglots étouffèrent Djalma ; les pleurs inondèrent ses joues.

— Morte !… morte !… murmura-t-il d’une voix étouffée, morte ;… elle qui, ce matin en-