Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/479

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— Il ne s’agit pas de moi…, reprit résolument Adrienne ; tu as tué… nous expierons ton crime… J’ignore ce qui s’est passé… mais, sur notre amour… je le jure… tu n’as pas fait le mal pour le mal ;… il y a là quelque horrible mystère !

— Sous un prétexte auquel j’ai dû croire, reprit Djalma d’une voix haletante et précipitée, Faringhea m’a emmené dans une maison ; là, il m’a dit que tu me trompais… Je ne l’ai pas cru d’abord, mais je ne sais quel vertige s’est emparé de moi… et bientôt, à travers une demi-obscurité, je t’ai vue…

— Moi !…

— Non… pas toi… mais une femme vêtue comme toi ;… elle te ressemblait tant… que… dans le trouble de ma raison, j’ai cru à cette illusion… Enfin… un homme est venu ;… tu as couru à lui… Alors, moi, fou de rage, j’ai frappé la femme… et puis l’homme ;… je les ai vus tomber ; alors, je suis revenu pour mourir ici… et… je te retrouve… et c’est pour causer ta mort… Oh ! malheur ! malheur !… tu devais mourir par moi !

Et Djalma, cet homme d’une si redoutable énergie, se prit de nouveau à éclater en sanglots avec la faiblesse d’un enfant.

À la vue de ce désespoir si profond, si tou-