Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/501

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seul je vous confesserai, s’il vous plaît…

— Oh !… cela m’épouvante, murmura le père d’Aigrigny, dont les paupières s’appesantissaient ; que Dieu ait pitié de moi… s’il n’est pas trop tard… Hélas !… je suis à ce moment suprême… je… suis un grand coupable…

— Et surtout… un grand niais, dit Rodin en haussant les épaules et contemplant l’agonie de son complice avec un froid mépris.

Le père d’Aigrigny n’avait plus que quelques minutes à vivre, Rodin s’en aperçut et se dit :

— Il est temps d’appeler du secours.

Ce que fit le jésuite en courant d’un air épouvanté, effaré, alarmé, dans la cour de la maison.

À ces cris on arriva.

Ainsi qu’il l’avait dit, Rodin ne quitta pas le père d’Aigrigny, jusqu’à ce que celui-ci eût rendu le dernier soupir.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le soir, seul au fond de sa chambre, à la lueur d’une petite lampe, Rodin était plongé dans une sorte de contemplation extatique devant la gravure représentant le portrait de Sixte-Quint.

Minuit sonna lentement à la grande horloge de la maison.

Lorsque le dernier coup eut vibré, Rodin se