le forgeron examinait plus attentivement les traits de M. Hardy, il remarquait dans sa physionomie éteinte une expression d’affaissement, de lassitude, qui le navrait et l’effrayait à la fois ; aussi lui dit-il, en tâchant de cacher son pénible étonnement :
— Enfin, monsieur… vous allez nous être rendu ;… nous allons bientôt vous voir au milieu de nous… Ah ! votre retour va faire bien des heureux… apaisera bien des inquiétudes ;… car, si cela était possible, nous vous aimerions davantage encore depuis que nous avons un instant craint de vous perdre.
— Brave et digne garçon ! dit M. Hardy avec un sourire de bonté mélancolique en tendant sa main à Agricol, je n’ai jamais douté un moment ni de vous ni vos camarades ;… leur reconnaissance m’a toujours récompensé du bien que j’ai pu leur faire…
— Et que vous leur ferez encore, monsieur… car vous…
M. Hardy interrompit Agricol et lui dit :
— Écoutez-moi, mon ami ; avant de continuer cet entretien, je dois vous parler franchement, afin de ne laisser ni à vous ni à vos camarades des espérances qui ne peuvent plus se réaliser… Je suis décidé à vivre désormais, sinon dans le cloître, du moins dans la plus profonde retraite ;