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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 1.djvu/174

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CHAPITRE XIV.


Comment la famille Lebrenn vit de nombreuses curiosités historiques dans la chambre mystérieuse. — Quelles étaient ces curiosités, et pourquoi elles se trouvaient là, ainsi que plusieurs manuscrits singuliers. — De l’engagement sacré que prit Sacrovir entre les mains de son père avant de commencer la lecture de ces manuscrits qui doit chaque soir se faire en famille.




La chambre mystérieuse où M. Lebrenn introduisait pour la première fois son fils, sa fille et Georges Duchêne, n’avait, quant à ses dispositions intérieures, rien d’extraordinaire, sinon qu’elle était toujours éclairée par une lampe de forme antique, de même que le sont certains sanctuaires sacrés ; et ce lieu n’était-il pas le sanctuaire des pieux souvenirs, des traditions souvent héroïques de cette famille plébéienne ? Au-dessous de la lampe, les enfants du marchand virent une grande table recouverte d’un tapis, sur cette table un coffret de bronze. Autour de ce coffret, verdi par les siècles, étaient rangés différents objets, dont quelques-uns remontaient à l’antiquité la plus reculée, et dont les plus modernes étaient le casque du comte de Plouernel et l’anneau de fer que le marchand avait rapporté du bagne de Rochefort.

— Mes enfants, — dit M. Lebrenn d’une voix pénétrée en leur désignant du geste les curiosités historiques rassemblées sur la table, —