leurs caisses… Tenez, madame, voilà tout le monde qui court de ce côté-là… Entendez-vous comme on crie, madame ?… Si l’on fermait la boutique ?…
— Allons, décidément, vous n’êtes pas très-brave, Gildas, — dit en souriant mademoiselle Lebrenn sans cesser de s’occuper de sa broderie.
À ce moment, un homme en blouse, traînant péniblement une petite charrette à bras, qui semblait pesamment chargée, s’arrêta devant le magasin, rangea la voiture au long du trottoir, entra dans la boutique, et dit à la femme du marchand :
— Monsieur Lebrenn, madame ?
— C’est ici, monsieur.
— Ce sont quatre ballots que je lui apporte.
— De toile, sans doute ? — demanda madame Lebrenn.
— Mais, madame… je le crois, — répondit le commissionnaire en souriant.
— Gildas, — reprit-elle en s’adressant au digne garçon, qui jetait dans la rue des regards de plus en plus effarés, — aidez monsieur à transporter ces ballots dans l’arrière-boutique.
Le commissionnaire et Gildas déchargèrent les ballots, longs et épais rouleaux enveloppés de grosse étoffe grise.
— Ça doit être de la toile fièrement serrée, — dit Gildas en aidant avec effort le voiturier à apporter le dernier de ces colis, — car ça pèse… comme du plomb.
— Vrai ? vous trouvez, mon camarade ? — dit l’homme en blouse en regardant fixement Gildas, qui baissa modestement les yeux et rougit beaucoup.
Le voiturier, s’adressant alors à madame Lebrenn, lui dit :
— Voilà ma commission faite, madame ; je vous recommande surtout de ne pas faire mettre ces ballots dans un endroit humide ou près du feu, en attendant le retour de monsieur Lebrenn ; ces toiles sont très… très-susceptibles.