Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 13.djvu/29

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» Art. 5.— Il sera ultérieurement statué sur la position des protestants du Languedoc. M. de Villars s’engage formellement à appeler la clémence de Sa Majesté sur les fidèles sujets de la religion réformée dès que la rébellion sera terminée et que les protestants militants auront déposé les armes et prêté serment de fidélité au roi.

» Art. 6. — Les susdits avantages, droits et privilèges, seront acquis et assurés aux susdits religionnaires de la troupe de M. Cavalier, dès qu’ils seront formés en deux régiments, jouissant d’une haute paye, classés dans les cadres des armées de Sa Majesté et commandés par M. Cavalier, que Sa Majesté daigne élever au grade de mestre de camp. Sa Majesté devant employer ces régiments pour le besoin de son service, ils seront immédiatement dirigés sur la frontière.

» Nîmes, 17 mai 1704. »

Cavalier eut le tort irréparable d’ajouter foi aux promesses de M. de Villars, et surtout de se laisser éblouir par la certitude d’obtenir le grade de mestre de camp ; il crut que la soumission de ses troupes amènerait un heureux changement dans la condition de ses frères, et, tout-puissant sur l’esprit de ses soldats, il les décida pour la plupart de s’enrôler dans les deux régiments dont le commandement lui était destiné ; mais ils furent dirigés, puis licenciés sur la frontière. Les autres chefs cévenols, accusant Jean Cavalier de trahison, essayèrent de continuer la guerre ; mais leurs forces étaient désormais divisées. Peu à peu leurs soldats les abandonnèrent, M. de Villars écrivait, cette même année 1704, à Chamillard, ministre de la guerre :

« Après le départ de Cavalier, outre les bandes isolées, il ne restait que quelques troupes errantes ; je m’appliquai à les priver d’asile, de subsistances, enfin de toute espèce de correspondance ; je faisais raser les maisons de ceux qui entretenaient commerce avec eux ; peu à peu, ils commencèrent de se soumettre et à de-