Nos constituants ont-ils tenu un langage plus clair, plus ferme que ceux de leurs précurseurs du quinzième siècle ?
Et, plus tard, lors de l’impérissable lutte de la réforme contre l’Église de Rome, des peuples contre les rois, que demandent les États généraux de 1560 ?
« — L’élection des magistrats judiciaires par le peuple avec le concours des officialités ; — la suppression des péages intérieurs ; — l’adoption d’un poids et d’une mesure uniformes dans tout le royaume ; — le droit absolu de l’État sur les biens du clergé, qui serait indemnisé par des pensions viagères accordées à ses membres ; — le produit de la vente des immenses domaines de l’Église serait affecté à l’amortissement de la dette publique et à la fondation d’établissements d’utilité publique. »
Nos constituants, nos immortels conventionnels n’ont-ils pas réalisé ces vœux de nos devanciers du seizième siècle ? Enfin, tel était le mouvement des esprits en ce siècle si profondément empreint des idées républicaines, que vous ne les avez pas oubliées ces lignes de François Hotman, qui résumaient la pensée d’un parti politique déjà considérable à cette époque (1573).
« — La domination royale, lorsqu’elle n’est pas enchaînée, tend naturellement à la tyrannie. C’est pour cela que l’hérédité est mauvaise et que le peuple a toujours le droit de choisir un chef à son gré. »
Hubert Linguet à la même époque n’écrivait-il pas au nom de ce même parti républicain :
« — Personne ne naît ni ne se fait roi ; on est donc seulement roi par la sanction populaire. Si l’hérédité s’est établie dans quelques pays, c’est donc pure tolérance ; l’élection n’en reste pas moins un droit inaliénable. Il n’est point de prescription pour les nations. La souveraineté permanente du peuple est donc légitime. »
Rappelez-vous aussi, fils de Joël, ce passage des Mémoires de