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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 14.djvu/154

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sence du président de l’Assemblée, monte au fauteuil ; les secrétaires prennent place au bureau. À peine la séance est-elle ouverte que des délégués de la section des Lombards sont introduits à la barre de l’Assemblée.

« l’orateur de la députation, coiffé d’un bonnet rouge et armé d’un fusil. — Citoyens représentants, la cour trahit le peuple ! ! la section des Lombards s’est jointe à l’insurrection, et au point du jour elle va prendre part à l’attaque des Tuileries… Nous allons nous réunir à nos frères.

» pastoret. — Le peuple doit respecter la loi et la constitution. »

À ces paroles du citoyen Pastoret, de violentes exclamations s’élèvent à l’extrême gauche de l’Assemblée, parmi les représentants du peuple siégeant de ce côté. Pastoret cède le fauteuil à Morlot, président de l’Assemblée. En ce moment, trois officiers municipaux appartenant à l’ancien conseil sont introduits à la barre ; leur présence excite les murmures des tribunes ; l’on sait la complicité de la municipalité de Paris avec La Fayette.

« le président, aux officiers municipaux. — Vous avez la parole.

» un officier municipal, pâle et ému. — Le tocsin sonne dans Paris, la fermentation est à son comble… partout les sections se rassemblent en armes ; plusieurs de nos collègues envoyés par l’Hôtel de Ville pour s’assurer de l’état des choses ont été arrêtés. Les insurgés se préparent à marcher au point du jour contre les Tuileries.

» un représentant, siégeant à droite, avec véhémence. — Ce serait un crime abominable.

» un membre de la gauche. — Ce serait un acte de haute justice. C’est aux Tuileries que réside l’ennemi le plus acharné de la chose publique ! Il faut qu’il soit anéanti par le peuple souverain ! »

Applaudissements enthousiastes dans les tribunes, explosion de cris au côté droit de l’Assemblée.

Pendant ce tumulte, un huissier s’est approché précipitamment du