Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 14.djvu/177

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» kersaint. — L’agitation règne encore dans la ville… Je propose, afin d’apaiser tout à fait l’irritation populaire, de charger des citoyens d’aller proclamer le décret qui prononce la suspension du roi… »

Tous les regards se tournent vers Louis XVI. Il mange avidement des pêches qu’il partage avec le dauphin ; ces fruits viennent d’être apportés de la buvette. La reine paraît outrée de l’incessant besoin de réfection auquel se livre son royal époux ; elle détourne la tête et s’entretient avec la princesse de Lamballe.

« chabot. — Je me joins à mon collègue Kersaint pour demander qu’une députation de citoyens se charge d’aller apaiser les dernières agitations populaires. Je propose à l’Assemblée de confier cette mission de paix et de concorde au généreux citoyen de qui la noble conduite, envers le soldat suisse qu’il a sauvé, vous a tout à l’heure si justement touchés !

» de toutes parts. — Oui, oui ! (Applaudissements unanimes.)

» le président. — Monsieur Clément, l’Assemblée vous charge, ainsi que ceux qui vous accompagneront, de proclamer la suspension des pouvoirs du roi, afin de ramener le calme dans la population.

» clément. — Je tâcherai de m’acquitter de mon mieux de la mission dont me charge l’Assemblée. »

Il sort avec le soldat suisse et d’autres citoyens.

« choudieu. — Je demande, comme mesure de sûreté générale, que l’Assemblée décrète :

» La formation d’un camp sous Paris composé d’enrôlés volontaires ;

» L’autorisation pour les canonniers de Paris, qui la sollicitent depuis longtemps, d’établir des batteries sur les hauteurs de Montmartre pour la défense de la capitale.

» Je demande enfin que, dès à présent, l’Assemblée se déclare en permanence.