par de vains discours les citoyens à travailler, mais pour prendre eux-mêmes la pioche. Il n’est plus temps de discourir, il faut creuser la fosse de nos ennemis, sinon, à chacun de leurs pas, ils creuseront la nôtre ! N’oubliez pas ceci, citoyens : Nos ennemis sont devant nous et derrière nous. »
— C’est vrai : devant nous les Prussiens, derrière nous les royalistes !
— Les brigands des prisons !
— Écoutez ! écoutez !
— Lorsque Vergniaud est descendu de la tribune, — continue l’orateur, — Roland, ministre de l’intérieur, a demandé la parole pour instruire l’Assemblée de nouvelles très-importantes.
— Lesquelles ? lesquelles ?
— La Vendée, fanatisée par les prêtres réfractaires, s’est soulevée en plusieurs endroits, et des patriotes ont été massacrés.
— Vengeance !
— Toujours les prêtres !
— Ceux qui remplissent les prisons nous feront aussi égorger, s’ils le peuvent.
— Silence ! silence !
— Une partie du Midi est aussi fanatisée par les prêtres et par les ci-devant nobles, — a ajouté Roland ; — c’est le foyer d’une vaste conspiration, dont le comte du Saillant est le chef… Il s’intitule lieutenant-général de l’armée des princes.
De nouveaux cris de vengeance et d’indignation éclatent de toutes parts ; le tumulte s’apaise.
— Après Roland, — continue l’orateur, — Lebrun, ministre des affaires étrangères, a annoncé que vingt mille Russes traversaient la Pologne et l’Allemagne pour marcher contre nous, tandis qu’une flotte russe sortait de la mer Noire pour passer les Dardanelles et débarquer à Marseille.