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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 14.djvu/219

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— Pauvre France ! cernée et attaquée de tous côtés ! — Ah ! c’est une guerre à mort ! — Nous saurons vaincre ou mourir ! — Nos ennemis intérieurs sont les plus dangereux.

— Il faut nous en débarrasser.

— Oui, oui !

— Et Danton, le brave Danton, n’a-t-il rien dit ?

— Il a été sublime, — répond l’orateur. — « Tout s’émeut, tout s’ébranle, tout brûle de combattre, — s’est écrié Danton. — Vous savez que Verdun n’est pas encore au pouvoir de l’ennemi ; vous savez que la garnison a juré d’immoler le premier qui parlerait de se rendre. Une partie du peuple va courir aux frontières, une autre va creuser des retranchements ; une autre armée défendra la ville à coups de piques, cette dernière raison des peuples contre le canon, la dernière raison des rois. »

— Brave Danton ! On le reconnaît à ces paroles !

« — Citoyens représentants, — continue Danton, — nous vous demandons de concourir avec nous à diriger le mouvement héroïque du peuple : que quiconque refusera de servir de sa personne ou de livrer ses armes soit puni de mort. »

— Oui ! oui ! à mort les traîtres ! — Vive la nation !

« — Tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous ! » Ces dernières paroles prononcées par Danton, l’Assemblée entière s’est levée avec enthousiasme, — ajoute l’orateur. — « Le tocsin qui sonne n’est pas un signal d’alarme, — s’est écrié Danton. — Non ! c’est la charge contre les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée ! »

Il est impossible de peindre l’espèce de transport, de commotion électrique dont fut soulevée la foule frémissante à ces dernières et sublimes paroles de Danton : De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée ! Héroïques paroles qu’ac-