taires lisait à haute voix ; il s’agissait des dons et des offres faits à la patrie, pour ainsi dire de moment en moment, à la barre de l’Assemblée. J’ai noté ce qui m’a paru mériter le plus l’attention, et le lendemain j’ai confronté mes notes au Moniteur contenant le procès-verbal de la séance du 2 septembre 1792 : mes notes se sont trouvées scrupuleusement exactes ; les voici… Conservez pieusement, fils de Joël, la mémoire des bons citoyens cités dans ce rapport, que continuait de lire en ces termes, à l’Assemblée, l’un de ses secrétaires :
« — Les citoyens de la section de l’Observatoire se forment en compagnie franche et demandent à marcher à l’ennemi.
» — Les citoyens Louis Butteau et Dumont proposent à l’Assemblée de lever chacun une compagnie de quatre cents hommes.
» — Des citoyens de la ville d’Aumale ont envoyé vingt-deux mille livres pour la défense de la patrie.
» — Les gendarmps du département de la Seine demandent, à marcher sur-le-champ, ils mourront pour la patrie, ou ils reviendront vainqueurs.
» — Le citoyen Jacques Duchemin, cocher de fiacre, annonce à l’Assemblée qu’il quitte Paris pour l’armée avec ses deux chevaux, son unique propriété, dont il fait don à la patrie pour le service de l’armée.
» — Le citoyen Bonjour offre d’équiper un soldat et de l’entretenir à ses frais.
» — La citoyenne Marthe Villiaume, mercière, rue Saint-Martin, offre, en don, trois louis, une timbale d’argent ; sa fille offre un cœur en or et un dé en argent.
» — Les jeunes citoyens attachés aux contributions publiques s’offrent à se former en compagnie franche. La patrie est en danger, ils sont trop heureux de verser leur sang pour elle.
» — Les élèves en chirurgie demandent à marcher ; ils déposent deux mille six cents livres sur l’autel de la Patrie.