« Vers l’heure de midi (le 2 septembre), on tire le canon d’alarme, le tocsin sonne, on bat la générale ; la terreur s’empare de tous les esprits ; on court aux armes ; un cri général se fait entendre : Volons à l’ennemi… Mais nos ennemis les plus cruels ne sont pas à Verdun : ils sont à Paris, dans les prisons… Plusieurs voix répandent ce bruit, d’autres le répètent, l’accréditent. Nos femmes, nos enfants laissés à la merci de ces scélérats vont donc être immolés ? Frappons les traîtres avant de partir pour la frontière !
» Ce cri terrible, j’en atteste tous les hommes impartiaux, retentit à l’instant dans Paris d’une manière spontanée, unanime, dans les rues, dans les places publiques, dans tous les rassemblements, à la commune, enfin dans l’Assemblée nationale elle-même. »
(Ici l’auteur raconte l’allocution d’un sans-culotte à Manuel, qui se termine ainsi :)
« — Non, je n’entends pas que lorsque je serai à la frontière, les royalistes aillent égorger ma femme et mes enfants !
» Un autre ajoute : — Au reste, il n’y a qu’à faire sortir les prisonniers, nous leur donnerons des armes, et nous les combattrons à nombre égal… Mourir ici, mourir aux frontières, je n’en serai pas moins tué par des scélérats, mais je leur vendrai chèrement ma vie, et, soit par moi, soit par d’autres, la prison sera purgée de ces s… gueux-là.
»Montmorin, Vigne de Cuzay, prévenus d’avoir participé à la conduite des troupes qui ont fusillé au champ de Mars ; Protot et
- ↑ Ap. Hist. parlem. de la Rév., vol. XVIII, p. 156.