Aller au contenu

Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 14.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par sa position de secrétaire-greffier de la commune, étant mieux instruit que personne de ce qui se passait à l’Hôtel de Ville. Or, il est évidemment démontré, par le fait en question, que les contre-révolutionnaires prisonniers soudoyaient les brigands (leurs codétenus) qui, le moment venu, devaient être déchaînés sur Paris.


La Vérité sur les événements du 2 septembre, par J.‑L. Tallien, ci-devant secrétaire-greffier de la commune de Paris. — 1793[1].


« … On a souvent répété avec affectation, et l’on a voulu persuader que les événements de septembre étaient le résultat des combinaisons d’une faction que l’on a désignée depuis sous le nom de parti désorganisateur. Pour détruire ces absurdes déclamations, je vais en peu de mots retracer les causes de ces événements ; c’est à moi, peut-être, qu’il appartient plus particulièrement de remplir cette tâche, moi qui ai vu les événements de près, etc., etc. »

(Tallien fait l’historique des précédents des journées de septembre, et signale comme l’une des causes les plus flagrantes de l’indignation publique les scandaleux acquittements de la haute cour d’Orléans, et la terreur causée par l’approche des armées étrangères, à la suite de la prise de Verdun et de Longwy ; puis il continue, confirmant ainsi des faits écrasants pour la contre-révolution :)

« À la même époque, un criminel, exposé sur la place publique, eut l’insolente témérité de crier sur l’échafaud et en présence d’une multitude innombrable : Vive le roi ! vive la reine ! vive La Fayette ! vivent les Prussiens ! au diable la nation ! — Ces mots séditieux, plusieurs fois répétés, excitèrent l’indignation publique, et ce misérable eût été à l’instant immolé, si le procureur de la commune ne lui eût fait un rempart de son corps et ne l’eût reconduit dans la prison pour le livrer aux tribunaux. — Dans son interrogatoire il déclara :

  1. Ap. Hist. parlem. de la Révol., vol. XVIII, p. 150.