Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 14.djvu/270

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des lois ; mais sur lesquels, dans un temps d’agitation, il faut tirer un voile et laisser à l’historien le soin d’apprécier cette époque de la révolution, qui a été beaucoup plus utile qu’on ne le pense. »


Enfin, fils de Joël, je compléterai les pièces de ce redoutable procès, que l’histoire jugera un jour, en citant ce fragment d’un discours de Robespierre au sujet des journées de septembre :

« L’on vous a parlé bien souvent des événements du 2 septembre : c’est le sujet auquel j’étais impatient d’arriver. Je le traiterai d’une manière absolument désintéressée, etc…

« Le conseil général de la commune, loin de provoquer les événements de septembre, a fait tout son possible pour les empêcher. Pour se former une idée juste de ces faits, il faut chercher la vérité, non dans les écrits ou dans les discours calomnieux qui les ont dénaturés, mais dans l’histoire de la révolution. Si vous avez pensé que le mouvement imprimé aux esprits par l’insurrection du 10 août était entièrement expiré au commencement de septembre, vous vous êtes trompés : il n’y a aucune analogie entre les deux époques.

» … Les plus grands conspirateurs du 10 août furent soustraits à la colère du peuple victorieux, qui avait consenti à les remettre entre les mains d’un nouveau tribunal ; mais le peuple était décidé à exiger leur punition. Cependant, après le jugement de trois ou quatre criminels subalternes, le tribunal se reposa : Montmorin avait été absous ; le prince de Poix, et d’autres conspirateurs de cette importance, avaient été mis en liberté frauduleusement. De grandes prévarications en ce genre avaient transpiré, de nouvelles preuves de la conspiration de la cour se développaient chaque jour, presque tous les patriotes blessés au château des Tuileries mouraient entre les bras de leurs frères parisiens ; l’indignation