Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 14.djvu/284

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« Cent cinquante chasseurs, organisés en compagnie franche, sont admis dans la salle ; ils entrent au son des clairons, et jurent sur leurs armes de ne revenir dans leurs foyers qu’après avoir triomphé de tous les ennemis de la liberté et de l’égalité.

» — le président. — Citoyens, la Convention, confiante en votre courage, reçoit vos serments. La liberté de votre patrie sera la récompense de vos efforts ; pendant que vous la défendrez par les armes, la Convention la défendra par la force des lois. La royauté est abolie !

» (Applaudissements universels ; les jeunes soldats républicains réitèrent avec une nouvelle énergie le serment de défendre la patrie jusqu’à la mort ; ils offrent deux journées de leur solde pour subvenir aux frais de la guerre. La Convention reçoit cette offrande patriotique.)

» La séance est levée.

» Les membres de la Convention se séparent aux cris de : Vive la nation ! vive la république ! »

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Telle est, fils de Joël, l’expansion des peuples vers la liberté, dont la république est l’emblème éclatant, qu’à peine fut-elle proclamée en France, des peuples, entraînés, enthousiasmés par son exemple, appelèrent ses armées, comme la Belgique, comme Mayence, pour briser leurs fers… ou demandèrent à être réunis à la France, comme le comté de Nice et le duché de Savoie… Les députés de ce peuple vaillant, les citoyens Doppet, Fabre, Villard et Dessaix se présentèrent, le 3 novembre 1792, à la barre de la Convention, et terminèrent ainsi leur discours :

« La nation savoisienne, après avoir déclaré la déchéance de son roi Victor-Amédée et de sa postérité, après avoir déclaré la proscription éternelle des despotes couronnés, s’est déclarée libre et sou-