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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 15.djvu/279

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5 JUIN 1793. — Glorifiez la journée du 31 mai, fils de Joël : elle sera le salut de la république, elle assurera le triomphe de la révolution. Paris entier debout, représenté par une population de plus de cent vingt mille citoyens en armes, a obtenu, par le calme de sa persévérance, par la seule pression morale de son patriotisme, la suspension des représentants girondins. La plupart d’entre eux se sont volontairement imposé un civique ostracisme. Le peuple est resté en permanence depuis le 31 mai jusqu’à hier 4 juin 1793, et sa fermeté, son insistance, ont enfin surmonté les dernières hésitations de la majorité de l’Assemblée, jusqu’alors entraînée par les girondins.

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BARÈRE, membre de la Convention, ayant lu, au nom du comité de salut public, un projet de décret en vertu duquel les vingt-deux représentants dénoncés par la commune de Paris sont invités à se suspendre volontairement de leurs fonctions pour un temps déterminé : — « Quand, dans la même balance, on met un homme et la patrie, je penche toujours pour la patrie que j’adore, — a dit Isnard, l’un des girondins. — Le comité de salut public vous présente la suspension des membres désignés comme la seule mesure qui puisse éviter de grands maux, eh bien, je me suspends, moi, et je ne veux d’autre sauvegarde que celle du peuple. »

« Citoyens, — a dit LANTHENAS, autre girondin, — citoyens, j’ai les mêmes sentiments à vous exprimer que Isnard, le même dévouement est dans mon cœur. Qui, devant le salut public, ne met de côté ses peines, ses dangers, son existence ?… Nos passions, nos divisions ont creusé sous nos pas un abîme profond… Les vingt-deux membres dénoncés doivent s’y précipiter s’ils peuvent, en le comblant, sauver la république. Je me déclare volontairement suspendu de mes fonctions. »

CLAUDE FAUCHET a suivi l’exemple donné par ses collègues de la gironde, et s’est exprimé en ces termes : — « Non-seulement je consens