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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 15.djvu/299

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assister au supplice de leurs maris ; on les cloua ensuite toutes vivantes, ainsi que leurs enfants, par les pieds et par les mains aux portes de leurs maisons ; on les fit périr ainsi en les perçant de mille coups. Le curé constitutionnel fut embroché et promené dans les rues de Machecoul, après qu’on lui eut mutilé les parties les plus sensibles du corps. Il fut cloué, encore vivant, à l’arbre de la liberté. Un prêtre vendéen célébra la messe au milieu du sang et sur les cadavres mutilés. Dans les marais de Niort, on massacra, on mutila dans la suite un bataillon composé de six cents enfants de Nantes. Les brigands renouvelèrent à Chollet les scènes affreuses de Machecoul. Ils livrèrent les patriotes aux tourments les plus affreux avant de leur arracher la vie. Ils clouèrent les femmes et les enfants tout vivants aux portes de leurs maisons, et les percèrent ensuite de leurs coups. Ils ont exercé ces supplices inouïs partout ailleurs où ils ont trouvé des patriotes ou de paisibles habitants qui ne voulaient point porter les armes avec eux. Lorsqu’ils se sont emparés de Saumur, tout ce qui jouissait de la réputation de patriote a péri dans les tortures les plus effroyables. Les femmes, leurs enfants dans les bras, se jetaient par les fenêtres ; les tigres les traînaient et les poignardaient dans les rues. — Les supplices qu’ils faisaient subir à nos braves défenseurs n’étaient pas moins cruels : le moins barbare était de les fusiller ou de les tuer à coups de baïonnettes ; mais le plus commun était de les suspendre à des arbres par les pieds en allumant un brasier au-dessous de leurs têtes, ou de les clouer tout vivants à des arbres ; de leur mettre des cartouches au nez et à la bouche, d’y mettre le feu et de les faire périr dans ces épouvantables tourments. Nous ne pouvons faire un seul pas dans la Vendée sans avoir ces perspectives affreuses, déchirantes sous les yeux. — Là, en entrant dans un village, s’offrent à nos regards de braves défenseurs de la république taillés en lambeaux ou cloués aux portes des bâtiments ; ici les arbres des bois, les haies nous représentent les images