Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 16.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

debout et qu’elle veille pour la patrie. La société du Panthéon français annonce qu’elle est aussi debout et qu’elle sauvera la patrie. La société des Jacobins et les tribunes ont prêté le serment de mourir plutôt que de vivre sous le joug du crime. Les sections Marat, Poissonnière et Popincourt annoncent qu’elles sont debout, qu’elles veillent pour le salut de la patrie et attendent des ordres. »

UN HUISSIER. — Le citoyen Choppin, canonnier de la section de Bon-Conseil, apporte des renseignements importants.

LE MAIRE DE PARIS. — Qu’il entre.

LE CITOYEN CHOPPIN, d’une voix émue. — Un patriote de mes amis sort de la Convention ; elle vient de donner aux troupes dont elle dispose, l’ordre de marcher sur la commune. Les membres du conseil général sont mis hors la loi : ils seront guillotinés sans jugement, après constatation de leur identité.

LE MAIRE DE PARIS. — Nous saurons mourir à notre poste. Vive la république !

Les acclamations des membres du conseil répondent à ces vaillantes paroles de Fleuriot-Lescot, et tous se lèvent aux cris de Vive la république, tandis que Jean Lebrenn se dit à part soi : — Il est beau de mourir pour la république, mais il vaudrait mieux la défendre, et, malheur, nous la perdons par notre inertie.

Une nouvelle députation du club des Jacobins est introduite.

L’ORATEUR DE LA DÉPUTATION. — Citoyens, nous venons, au nom de la société des Jacobins, inviter la commune à prendre les mesures les plus vigoureuses, afin de déjouer les manœuvres perfides de la Convention. Ses affidés, répandus dans les sections et sur la place de l’Hôtel de Ville, là, sous vos fenêtres, égarent les citoyens par des calomnies odieuses ; ils viennent de proclamer le décret de mise hors la loi des membres de la commune par l’Assemblée. Ce décret, colporté cette nuit dans Paris, produit des effets désastreux ; nous venons de voir une foule de citoyens et plusieurs compagnies de canonniers se retirant avec leurs batteries, abandonner la place de l’Hôtel-de-Ville ; enfin, dans la soirée, plusieurs délégués du club des Jacobins se sont rendus au faubourg Marceau ; ils l’ont trouvé debout, en armes, et déjà en marche pour venir se mettre aux ordres de la commune ; mais, soudain se sont présentés des émissaires de la Convention, criant vive la république ! Ils ont affirmé que l’on venait de découvrir une conspiration royaliste dont Robespierre était le chef, et parmi les preuves flagrantes du complot saisies chez lui, se trouve un cachet fleurdelisé. Ces affirmations, crues par plusieurs patriotes,