Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 16.djvu/185

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demande le plus grand silence ; je demande la suspension de toutes les procédures commencées contre les patriotes incarcérés. »

» DUROI. — « Nous ne pouvons pas nous dissimuler que depuis le 9 thermidor les ennemis de la patrie ont usé de réaction contre les patriotes. Ils ont mis la vengeance à côté de la justice. Rappelez-vous ce qui s’est passé ici les 12 et 16 germinal. Je vous demande si nos collègues qui ont été incarcérés l’ont été légalement. (La foule : Non ! non !) Je demande que la liberté soit rendue à ces représentants, sauf à examiner leur conduite, s’ils sont accusés d’avoir conspiré contre l’intérêt de la patrie ; mais je demande qu’ils soient mis provisoirement en liberté, et que le décret soit envoyé par des courriers extraordinaires aux différentes bastilles où ils sont détenus. » (Applaudissements. On lève les chapeaux.). »

» ROMME. — « Après ce décret, il faut nous occuper de fournir du pain au peuple. (La foule : Oui ! oui ! bravo !) Il est temps de faire cesser le scandale qui a lieu depuis quelque temps, relativement aux subsistances : l’abondance règne pour ceux qui ont beaucoup d’assignats, tandis que l’indigence est obligée de mourir de faim. (Bravos prolongés dans la foule.) Il ne suffit pas de rendre des décrets salutaires, il faut s’assurer des moyens de les faire exécuter : je demande la convocation des sections de Paris, leur permanence. (Vifs applaudissements. La foule : Et le rétablissement de la municipalité !) Je demande, de plus, que les citoyens reprennent leurs droits ; qu’ils nomment dans chaque section des commissaires pour les subsistances. (La foule : — Et la municipalité ! la commune !) Je demande que les comités civils de chaque section soient renouvelés au gré du peuple. (Vifs applaudissements. — Les chapeaux sont levés.) Je demande que le décret qui vient d’être rendu ne soit exécuté qu’après que les patriotes incarcérés auront été mis en liberté. » (Vifs applaudissements. — Les chapeaux sont levés.)

» UN MEMBRE DE LA MONTAGNE. — « Je demande que pour compléter cette journée, on abolisse la peine de mort. »

» LA FOULE. — « Non ! non ! »

» UN AUTRE MONTAGNARD. — « La proposition qui vient d’être faite prouve que ce ne sont point des buveurs de sang et des terroristes qui remplissent la Convention. J’appuie la proposition, mais je demande qu’il soit fait une exception, et que les émigrés et les fabricateurs de faux assignats soient passibles de la peine de mort. » (Applaudissements.)

» DUQUESNOY. — « Je demande que le comité de sûreté générale