Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 2.djvu/325

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Savez-vous pourquoi nous revenons à Jérusalem ? C’est parce qu’on nous a assurés que, par suite des prédications abominables de cet homme, les montagnards de Judée et les laboureurs de la plaine de Saron nous lapideraient si nous nous présentions pour percevoir les impôts…

— Le jeune maître a dit : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ! — reprit Jeane. — Est-ce donc sa faute si les populations, écrasées par le fisc, sont hors d’état de payer davantage ?

— Et, par Hercule ! il faudra pourtant bien qu’elles payent ! — s’écria Grémion. — Nous retournons à Jérusalem, afin d’y chercher une escorte de troupes suffisante pour anéantir la rébellion ; et malheur à ceux qui nous résisteront !…

— Et surtout malheur au Nazaréen ! — reprit Chusa ; — lui seul est cause de tout le mal… Aussi vais-je prévenir le prince Hérode, les seigneurs Ponce-Pilate et Caïphe, de l’audace croissante de ce vagabond, et demander, s’il le faut, son supplice…

— Faites-le mourir, — reprit Jeane, — il vous pardonnera et priera Dieu pour vous !

Ce fut ainsi que Jeane, Aurélie et Geneviève furent ramenées à Jérusalem…