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CHAPITRE V.


La ville de Trèves. — Sampso, seconde femme de Scanvoch. — Mora, la servante, ou Kidda, la bohémienne. — Entretien mystérieux. — Tétrik. — Projets du pape de Rome. — Le traître démasqué. — Sa vengeance. — Dernières prophéties de Victoria la Grande. — L’alouette du casque.




Le jour le plus néfaste de ma vie, après celui où j’ai accompagné jusqu’aux bûchers, qui les ont réduits en cendres, les restes de Victorin, de son fils et de ma bien-aimée femme Ellèn, a été le jour où sont arrivés les événements suivants. Ce récit, mon enfant, se passe cinq ans après le meurtre de Marion, successeur de Victorin au gouvernement de la Gaule. Victoria n’habite plus Mayence, mais Trêves, grande et splendide ville gauloise de ce côté-ci du Rhin. Je continue de demeurer avec ma sœur de lait ; Sampso, qui t’a servi de mère depuis la mort de mon Ellèn toujours regrettée, Sampso est devenue ma femme… Le soir de notre mariage, elle m’a avoué ce dont je ne m’étais jamais douté, qu’ayant toujours ressenti pour moi un secret penchant, elle avait d’abord résolu de ne pas se marier et de partager sa vie entre Ellèn, moi et toi, mon enfant.

La mort de ma femme, l’affection, la profonde estime que m’inspirait Sampso, ses vertus, les soins dont elle te comblait, ta tendresse