— Ne me tue pas… je parlerai !
— Tu es Kidda la bohémienne ?…
— Oui.
— Autrefois… à Mayence… pour prix de tes honteuses faveurs… tu as exigé de Victorin… le déshonneur de ma femme Ellèn ?
— Oui.
— Tu obéissais aux ordres de Tétrik ?
— Non… je ne lui ai jamais parlé.
— À qui donc obéissais-tu ?
— À l’écuyer de Tétrik.
— Cet homme est prudent… Et ce soldat qui, dans cette nuit fatale, m’a averti qu’un grand crime se commettait dans ma maison, le connais-tu ?…
— C’était le compagnon d’armes du capitaine Marion, ancien forgeron comme lui.
— Ce soldat, Tétrik le connaissait aussi !
— Son écuyer le voyait secrètement à Mayence.
— Et ce soldat, où est-il à cette heure ?
— Il est mort.
— Après s’être servi de lui pour assassiner le capitaine Marion… Tétrik l’a fait tuer ? Réponds…
— Je le crois.
— C’est encore l’écuyer de Tétrik qui t’a envoyée dans cette maison sous les traits de Mora la Moresque ?… Tu as teint ton visage pour te rendre méconnaissable ?
— Oui.
— Tu devais épier, et un jour empoisonner ta maîtresse ?… Tu te tais ? Tu veux mourir…
— Tue-moi !
— Si tu as un Dieu… si ton âme infernale ose l’implorer en ce moment suprême, implore-le… tu n’as plus qu’un instant à vivre…
— Aie pitié de moi !