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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 5.djvu/88

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prix, bénira l’autel du monastère de Charolles et accordera, si on le lui demande, le saint chrême chaque année ; 2° lorsque, par la volonté divine, un supérieur aura passé du monastère à Dieu, l’évêque, sans attendre de récompense, élèvera au rang de supérieur ou d’abbé le moine remarquable par les mérites de sa vie, qui aura été choisi par la communauté ; 3° nos successeurs évêques ou archidiacres, ou tous autres administrateurs, ou quelque personne que ce puisse être de la cité de Châlons, ne s’arrogeront aucune autre puissance sur le monastère de Charolles, ni dans l’ordination des personnes, ni sur les biens, ni sur les métairies de la vallée, déjà données par le glorieux roi Clotaire Ier, et confirmées par l’illustre roi Clotaire II ; 4° nos successeurs n’oseront pas non plus prétendre extorquer, à titre de présent, quoi que ce soit du monastère ou des paroisses de la vallée ; 5° nos successeurs, à moins d’être priés par le supérieur et la communauté de venir faire la prière au monastère, n’entreront jamais dans son intérieur ou ne franchiront l’enceinte de ses limites, et après la célébration des saints mystères, et avoir reçu de courts et simples remercîments, l’évêque songera à regagner sa demeure sans besoin d’en être requis par personne ; 6° si quelqu’un de nos successeurs (ce qu’à Dieu ne plaise), rempli de perfidie, et poussé par la cupidité, voulait, dans un esprit de témérité, violer les choses ci-dessus contenues, qu’abattu sous le coup de la vengeance divine, il soit soumis à l’anathème. Et pour que cette constitution demeure toujours en vigueur, nous avons voulu la corroborer de notre signature.

» Salvien................................

» Fait à Châlons, le huitième jour des kalendes de novembre de l’an de l’Incarnation 613 (F). »

— Mon bon frère Loysik, — dit Ronan, — cette charte garantit nos droits ; merci à toi de l’avoir obtenue ; mais n’avions-nous pas nos épées pour les défendre, ces droits ?

— Oh ! toujours ce vieux levain de Vagrerie ! les épées, toujours