Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 6.djvu/315

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(G) Alors parut Karl lui-même, cet homme de fer, la tête couverte d’un casque de fer, les mains garnies de gantelets de fer, sa poitrine de fer et ses épaules de marbre défendue par une cuirasse de fer, la main gauche armée d’une lance de fer qu’il pourrait soutenir en l’air ; l’intérieur des cuisses que les autres, pour avoir plus de facilité à monter à cheval, dégarnissaient même de courroies, il l’avait entouré de lames de fer, ses bottines étaient de fer ; sur son bouclier on ne voyait que du fer, son cheval avait la couleur et la force du fer ; tous ceux qui précédaient le monarque, tous ceux qui marchaient à ses côtés, tous ceux qui le suivaient avaient des armures semblables ; le fer couvrait le grand chemin, les pointes de fer réfléchissaient les rayons du soleil. Ce fer si dur était porté par un peuple d’un cœur plus dur encore. (Moine de Saint-Gall, vol. I, p. 958.)

(H, I, J, K) Voir la note D, E, F.

(L, M, N) Le costume ordinaire du roi était celui de ses pères, l’habit des Franks ; il portait sur la peau une chemise et des hauts-de-chausses de toile de lin, par-dessus était une tunique serrée avec une ceinture de soie et des chaussettes, des bandelettes entouraient ses jambes, des sandales renfermaient ses pieds ; l’hiver, un justaucorps de peau de loutre lui garantissait les épaules et la poitrine contre le froid ; il portait une épée, dont la poignée et le baudrier étaient d’or ou d’argent, quelquefois il en portait une enrichis de pierreries, mais c’était les jours de grande fête ou lorsqu’il donnait audience aux ambassadeurs ; alors il portait un justaucorps brodé d’or, des pierreries à ses sandales et un diadème d’or et de pierreries. A son repas on ne servait que quatre plats, en outre du rôti, gibier que ses veneurs apportaient tout fumant sur la broche, et dont il mangeait plus volontiers que de tout autre mets ; pendant ce repas il se faisait réciter ou lire de préférence les histoires et les chroniques des temps passés. Il se levait trois et quatre fois dans la nuit. Le matin, lorsqu’il s’habillait et se chaussait, il recevait non-seulement ses amis, mais si le comte du palais lui rendait compte de quelque procès sur lequel on ne pouvait prononcer sans son ordre, il faisait aussitôt entrer les parties, et rendait sa sentence comme s’il eût été assis sur un tribunal ; et ce n’était pas seulement les procès, mais tout ce qu’il avait à faire dans le jour, et les ordres à donner à ses ministres, que l’empereur expédiait ainsi en ce moment. Karl était gros, robuste et d’une taille élevée, mais bien proportionnée, et qui n’excédait pas en hauteur sept fois la longueur de son pied ; le sommet de la tête rond, les yeux grands et vifs, le nez long, les cheveux beaux, la physionomie ouverte et gaie, le cou gros et court, le ventre proéminent ; sa voix, quoique perçante, paraissait grêle pour son corps ; il boitait légèrement d’un pied, quatre ans avant sa mort. (Vie de Karl-le-Grand, par Eginhard, vol. I, p. 149 à 152)

(O) L’officier de la table de l’empereur ou grand nomenclateur. (Ibid.)

(P) Voir la note L, M, N.


(Q) Karl savait dans les moindres détails le revenu de ses métairies. (Moine de Saint-Gall, p. 171)

(R) Après une longue absence, Karl de retour en Gaule se fit amener les enfants d’une école qu’il avait confiés à Clément, et voulut qu’ils lui montrassent leurs lettres et leurs vers.