Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 7.djvu/249

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» 4° — Vous avez un rendez-vous d’amour avec une femme mariée ; que devez-vous préférer ? voir le mari sortir de chez votre maîtresse, vous entrant chez elle, ou le voir y entrer, vous en sortant ?

» 5° — Vous avez une maîtresse, un rival vous l’enlève, lequel doit être le plus glorieux, de vous, qui avez été le premier amant de la belle, ou de votre rival, qu’elle vous préfère ?

» 6° — Un amant jouit des faveurs de sa maîtresse, un rival est certain de les obtenir ; elle meurt, lequel des deux doit éprouver le plus de regrets ?

» 7° — Votre mie vous propose une seule nuit de bonheur, à la condition que vous ne la reverrez jamais, ou bien elle vous offre de la voir tous les jours sans jamais rien obtenir d’elle, que devez-vous préférer ? »

— Ah ! pardieu !… la nuit ! — s’écrie brutalement Foulques-de-Bercy, l’un des juges de la cour d’amour, en interrompant le baillif la joie des joies.


Marphise, sévèrement au seigneur de Bercy. — Je rappellerai à notre gracieux confrère qu’en une si grave, si importante matière, l’appréciation individuelle d’un membre de la cour ne peut préjuger rien le fond de la question. (Foulques de Bercy s’incline.) Marphise dit au seigneur de Limous : — Que notre baillif continue sa lecture :

8° « Le baillif de la joie des joies. — Lequel doit s’estimer le plus heureux, d’une vieille femme ayant pour bel ami un jouvenceau, ou d’un vieillard ayant pour mie une jouvencelle ?

» 9° — Vaut-il mieux avoir pour maîtresse une dame ou une damoiselle ?

» 10° — Que doit-on préférer, une belle maîtresse infidèle, ou une maîtresse moins belle, mais fidèle ?

» 11° — Deux femmes sont égales en jeunesse, en mérite, en beauté ; l’une a déjà aimé, l’autre est encore novice en amour,