enveloppèrent de leur vermeille auréole les plis flottants de l’étendard de Jeanne Darc, planté sur les créneaux démantelés de la forteresse anglaise…
Gladescal, qui avait si outrageusement injurié Jeanne, fut tué pendant le combat, ainsi que le seigneur de Moulin, le seigneur de Pommiers, le bailli de Trente, et grand nombre de nobles ou bannerets d’Angleterre ; presque tous leurs hommes furent prisonniers, noyés ou brûlés en voulant fuir, après leur défaite, par le pont volant, au-dessous duquel Poitevin le mariner lança ses brûlots enflammés. Le pont s’embrasa, s’effondra sous le poids des fuyards ; ils périrent dans les flammes ou dans les flots.
Selon les prévisions de Jeanne, les garnisons des autres bastilles, au nombre de huit à dix mille hommes, délogeant en hâte pendant la nuit qui suivit la prise des Tournelles, se retirèrent, frappées d’épouvante et de consternation. La guerrière, au point du jour, monte à cheval, rassemble les milices urbaines, quelques compagnies des capitaines, sort en bon ordre de la ville, et va offrir le combat aux Anglais ; mais ils battent précipitamment en retraite devers Meung et Beaugency, places fortes qu’ils tenaient encore. Ce jour-là, le dimanche 8 mai 1429, Jeanne rentra dans Orléans, à la tête des troupes, et alla entendre la messe de midi à l’église de Sainte-Croix, au milieu d’un concours immense de peuple, ivre de joie et de reconnaissance pour la guerrière, l’ange sauveur d’Orléans !
Telle fut la semaine de Jeanne Darc, fils de Joel !… En huit jours et en trois combats, elle fit lever un siége qui durait depuis près d’un an… et ainsi porta un coup mortel à la domination anglaise dans les Gaules.
Écoutez, fils de Joel, cette légende de la plébéienne catholique et royaliste : — Charles VII devait sa couronne à Jeanne Darc… il l’a honteusement reniée, lâchement délaissée ! — Chaque jour elle s’age-