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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés IV (1850).djvu/5

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LES MISÈRES
DES
ENFANTS TROUVÉS.

CHAPITRE Ier.

Le thé. — Présentation. — Les domestiques du grand monde. — Un dîner diplomatique. — Adresse d’un valet de chambre.

Je fus accueilli avec beaucoup de bienveillance par la société de Mlle Juliette ; celle-ci me présenta à ses invités en leur disant :

— C’est M. Martin, notre nouveau valet de chambre. — Puis m’indiquant à mesure les personnages qu’elle me nommait, Mlle Juliette ajouta :

Mlle Isabeau de chez Mme Wilson.

— J’ai déjà eu le plaisir de voir mademoiselle ce matin, — dis-je en m’inclinant.

Mme Lambert de chez Mme la marquise d’Hervieux, — ajouta Mlle Juliette, en me signalant une jeune femme d’une figure très-agréable, coiffée en cheveux et mise avec goût.

Je me rappelai qu’à dîner, le prince avait annoncé à sa femme qu’il chassait avec le marquis d’Hervieux, M. d’Hervieux était le mari de cette jeune et charmante femme que j’avais vue sur le perron du Musée, si cruellement exposée aux lazzis effrontés des domestiques.

Mlle Juliette termina sa nomenclature féminine en me disant en souriant :