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Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/158

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— Je revenais plus triste que je n’étais partie… et je renfonçais mes larmes pour ne pas être battue. Tenez… au marché… ce qui me faisait envie, oh ! bien envie, c’était de voir de petites ouvrières bien proprettes, qui s’en allaient toutes gaies, avec un beau pot de fleurs dans leurs bras.

— Je suis sûr que si vous aviez eu seulement quelques fleurs sur votre fenêtre, cela vous aurait tenu compagnie ?

— C’est bien vrai ce que vous dites là, monsieur Rodolphe ! Figurez-vous qu’un jour l’ogresse, à sa fête, sachant mon goût, m’avait donné un petit rosier. Si vous saviez comme j’étais heureuse ! je ne m’ennuyais plus, allez ! Je ne faisais que regarder mon rosier… je m’amusais à compter ses feuilles, ses fleurs… Mais l’air est si mauvais dans la Cité, qu’au bout de deux jours il a commencé à jaunir… Alors… Mais vous allez vous moquer de moi, monsieur Rodolphe.

— Non, non, continuez.

— Eh bien ! alors, j’ai demandé à l’ogresse la permission de sortir et d’aller promener mon rosier… oui… comme j’aurais promené