Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/415

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

guisé, pas trop fin de tranchant… et fort de dos…

— J’ai votre affaire, bourgeois… soyez tranquille… c’est à se raser avec… Tenez…

— Tonnerre… monsieur Rodolphe !! — dit le Chourineur en ôtant sa redingote avec empressement et en relevant les manches de sa chemise qui laissaient voir ses bras d’athlète. — Ça me rappelle ma jeunesse… et l’abattoir… Vous allez voir comme je taille là-dedans… Nom de nom… je voudrais déjà y être !… Ton couteau, garçon… ton couteau… C’est ça… tu t’y entends… Voilà une lame !… Qui est-ce qui en veut ?… — Tonnerre ! avec un chourin comme ça je mangerais un taureau furieux…

Et le Chourineur brandit le couteau. Ses yeux commençaient à s’injecter de sang ; la bête reprenait le dessus ; l’instinct, l’appétit sanguinaire reparaissait dans toute son effrayante énergie.

La tuerie était dans la cour.

C’était une pièce voûtée, sombre, dallée de pierres et éclairée de haut par une étroite ouverture.