Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/46

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sont comme vous, il paraît qu’il faut être pas mal fort pour faire cet état-là… Mais puisque vous êtes ouvrier, et sans doute un honnête ouvrier… pourquoi venez-vous dans un tapis-franc, où il n’y a que des grinches, des escarpes ou des fagots affranchis comme moi, et qui ne peuvent aller ailleurs ?

— Je viens ici, parce que j’aime la bonne société.

— Hum !… hum !… — dit le Chourineur en secouant la tête d’un air de doute. — Je vous ai trouvé dans l’allée de Bras-Rouge ; enfin… suffit… Vous dites que vous ne le connaissez pas ?

— Est-ce que tu vas m’ennuyer encore long-temps avec ton Bras-Rouge, que l’enfer confonde… si ça plaît à Lucifer !…

— Tenez, mon maître, vous vous défiez peut-être de moi, et vous n’avez pas tort… Mais, si vous voulez, je vous raconterai mon histoire… à condition que vous m’apprendrez à donner les coups de poing qui ont été le bouquet de ma raclée… j’y tiens.

— J’y consens, Chourineur, tu me diras ton histoire… et la Goualeuse dira aussi la sienne.