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Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/45

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d’eau d’aff avec du sucre, ça mettrait peut-être la Goualeuse en train de chanter…

— Ça me va — dit le Chourineur.

— Et pour faire connaissance nous nous dirons qui nous sommes — ajouta Rodolphe.

— L’Albinos, dit Chourineur, fagot affranchi (forçat libéré), débardeur de bois flotté au quai Saint-Paul, gelé pendant l’hiver, rôti pendant l’été, voilà mon caractère — dit le convive de Rodolphe en faisant le salut militaire avec sa main gauche. — Ah çà ! — ajouta-t-il — et vous, mon maître, c’est la première fois qu’on vous voit dans la Cité… C’est pas pour vous le reprocher, mais vous y êtes entré crânement sur mon crâne et tambour battant sur ma peau. Nom d’un nom, quel roulement !… surtout les coups de poing de la fin… J’en reviens toujours là ; comme c’était fignolé !… Mais vous avez un autre métier que de rincer le Chourineur ?

— Je suis peintre en éventails, et je m’appelle Rodolphe.

— Peintre en éventails ! C’est donc ça que vous avez les mains si blanches — dit le Chourineur. — C’est égal, si tous vos camarades