Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/70

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dans mon chantier, petite voleuse ? » me dit ce gros homme d’un air méchant. — « Mon bon monsieur, je n’ai pas mangé depuis deux jours ; je me suis sauvée de chez la Chouette, qui m’a arraché une dent et voulait me jeter aux poissons ; ne sachant où coucher, j’ai passé par-dessous votre porte, j’ai dormi la nuit dans vos écorces, sous vos piles de bois, ne croyant faire de mal à personne. »

Voilà-t-il pas le marchand de bois qui se met à dire à son garçon : « Je ne suis pas dupe de ça, c’est une petite voleuse, elle vient me voler mes bûches. »

— Ah ! le vieux panné ! le vieux plâtras ! — s’écria le Chourineur. — Voler ses bûches, et t’avais huit ans !

— C’était une bêtise…, car son garçon lui répondit : — « Voler vos bûches, bourgeois ? et comment donc qu’elle ferait ? Elle n’est pas tant si grosse que la plus petite de vos bûches.

— T’as raison, dit le marchand de bois ; mais si elle ne vient pas pour son compte, c’est tout de même. Les voleurs ont comme ça des enfants qu’ils envoient espionner et se cacher