Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/69

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— Pourquoi ne m’aurais-tu pas battue ? je n’ai personne pour me défendre…

— Et moi ? dit Rodolphe.

— Vous êtes bien bon, monsieur Rodolphe, mais le Chourineur ne savait pas que vous seriez là…, ni moi non plus…

— C’est égal, j’en suis pour ce que j’ai dit… je suis fâché de t’avoir battue — reprit le Chourineur.

— Continue ton histoire, mon enfant — reprit Rodolphe.

— J’étais blottie sous la pile de bois, lorsque j’entends un chien aboyer. Pendant que le chien jappait, une grosse voix se met à dire : « Mon chien aboie ! il y a quelqu’un de caché dans le chantier. — C’est des voleurs, » reprend une autre voix… Et « kiss ! kiss ! » les voilà à agacer leur chien en lui criant : « Pille ! pille ! »

Le chien accourt sur moi ; j’ai peur d’être mordue, et je me mets à crier de toutes mes forces. « Tiens ! dit la voix, on dirait les cris d’un enfant… » On rappelle le chien, on va chercher une lanterne ; je sors de mon trou, je me trouve en face d’un gros homme et d’un garçon en blouse. « Qu’est-ce que tu fais