Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/123

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— Et puis enfin, mon enfant, votre père vous le dit, vous étiez victime et non complice de cette infamie… — s’écria Clémence.

— Mais cette infamie… je l’ai subie… ma mère… — reprit douloureusement Fleur-de-Marie. — Rien ne peut anéantir ces affreux souvenirs… Sans cesse ils me poursuivent, non plus comme autrefois au milieu des paisibles habitants d’une ferme ou des femmes dégradées, mes compagnes de Saint-Lazare… mais ils me poursuivent jusque dans ce palais… peuplé de l’élite de l’Allemagne… Ils me poursuivent enfin jusque dans les bras de mon père, jusque sur les marches de son trône.

Et Fleur-de-Marie fondit en larmes.

Rodolphe et Clémence restèrent muets devant cette effrayante expression d’un remords invincible ; ils pleuraient aussi, car ils sentaient l’impuissance de leurs consolations.

— Depuis lors — reprit Fleur-de-Marie