Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/142

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puis long-temps… Peu à peu je m’habituai à ces douces pensées… sachant qu’il ne m’était pas permis d’aimer sur cette terre… — ajouta Fleur-de-Marie avec une expression navrante, et en laissant de nouveau couler ses larmes. — Je me fis de ces rêveries bizarres une sorte de mélancolique intérêt, moitié sourire et moitié larmes ; je regardais ce joli page des temps passés comme un fiancé d’outre-tombe… que je retrouverais peut-être un jour dans l’éternité ; il me semblait qu’un tel amour était seul digne d’un cœur qui vous appartenait tout entier, mon père… Mais pardonnez-moi ces tristes enfantillages.

— Rien n’est plus touchant, au contraire, pauvre enfant ! — dit Clémence profondément émue.

— Maintenant — reprit Rodolphe — je comprends pourquoi tu m’as reproché un jour, d’un air chagrin, de t’avoir trompée sur ce portrait.