Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vue de la société où nous vivons… Avec l’exquise susceptibilité de Fleur-de-Marie, il n’y a pas pour elle d’autre condition possible. Mais je vous l’ai dit bien souvent, mon amie, si des devoirs sacrés, plus sacrés encore que ceux de la famille, ne me retenaient pas au milieu de ce peuple qui m’aime, et dont je suis un peu la Providence, je serais allé avec vous, ma fille, Henri et Murph vivre heureux et obscur dans quelque retraite ignorée. Alors, loin des lois impérieuses d’une société impuissante à guérir les maux qu’elle a faits, nous aurions bien forcé cette malheureuse enfant au bonheur et à l’oubli… tandis qu’ici, au milieu de cet éclat, de ce cérémonial, si restreint qu’il fût, c’était impossible… Mais encore une fois… fatalité !… fatalité !… je ne puis abdiquer mon pouvoir sans compromettre le bonheur de ce peuple qui compte sur moi… Braves et dignes gens !… qu’ils ignorent toujours ce que leur fidélité me coûte !…

Adieu, tendrement adieu, ma bien-aimée Clémence. Il m’est presque consolant de vous