Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/173

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Hier, après vous avoir écrit, agité par je ne sais quel funeste pressentiment, me rappelant la pâleur, l’air souffrant de ma fille, l’état de faiblesse où elle languit depuis quelque temps, songeant enfin qu’elle devait passer en prières, dans une immense et glaciale église, presque toute cette nuit qui précède sa profession, j’ai envoyé Murph et David à l’abbaye demander à la princesse Julianne de leur permettre de rester jusqu’à demain dans la maison extérieure qu’Henri habitait ordinairement. Ainsi ma fille pouvait avoir de prompts secours et moi de ses nouvelles, si, comme je le craignais, les forces lui manquaient pour accomplir cette rigoureuse… je ne veux pas dire cruelle… obligation de rester une nuit de janvier en prières, par un froid excessif. J’avais aussi écrit à Fleur-de-Marie que, tout en respectant l’exercice de ses devoirs religieux, je la suppliais de songer à sa santé, et de faire sa veillée de prières dans sa cellule, et non dans l’église. Voici ce qu’elle m’a répondu :