Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/177

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D’abord une horrible pensée me vint… Je crus… qu’on voulait me cacher quelque grand malheur, ou du moins me préparer à l’apprendre ; mais la supérieure me dit : « Je vous l’affirme, monseigneur, la princesse Amélie est hors de danger ; un léger cordial que le docteur David lui a fait prendre a ranimé ses forces. »

Je ne pouvais douter de ce que m’affirmait l’abbesse ; je la crus, et j’attendis des nouvelles de ma fille avec une douloureuse impatience.

Au bout d’un quart d’heure d’angoisses, David revint… Grâce à Dieu, elle allait mieux… et elle avait voulu continuer sa veillée de prières dans l’église, en consentant seulement à s’agenouiller sur un coussin… Et comme je me révoltais et m’indignais de ce que la supérieure et lui eussent accédé à son désir, ajoutant que je m’y opposais formellement, il me répondit qu’il eût été dangereux de contrarier la volonté de ma fille dans un moment où elle était sous l’influence d’une vive émotion ner-