Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/242

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Pour nous calmer, Eugène, offre-nous ces misères,
Que ton noble Rodolphe a faites moins amères,
Et ces prêts gratuits au pauvre travailleur
Sans ouvrage, sans pain !… Mais là tu nous affliges :
Ce peuple trop pervers, d’où vient que tu négliges
Le soin de le rendre meilleur ?

De l’ouvrage, mon Dieu ! mais la France en est pleine :
Plus de gens sous nos toits, plus de bras dans la plaine ;
Le peuple aime bien mieux hurler au carrefour !
Ce peuple, qu’il renonce à nous choisir pour proie,
Et nous lui donnerons, en tressaillant de joie,
Du labeur, du pain, de l’amour.

Et pour ces fronts brunis par le soleil du bagne,
Quel transport te saisit, quelle pitié te gagne !
Les scélérats ! ont-ils besoin de ton soutien,
Lorsque notre Thémis, en sa mollesse insigne,
Les protège et défend même qu’on les désigne
Sous le nom de galérien !